Quand le nutella s'en mêle... (OS)

Quand le Nutella s'en mêle...

Il faisait beau, aujourd'hui.

C'était le genre de temps qui te donne envie de rester chez toi à paresser, enroulé dans une chaude couverture, une petite musique d'ambiance histoire de te détendre... Mais –pas de chance!, l'éducation nationale en avait décidée autrement et c'est la tête dans le cul que j'arrivai au lycée.

L'endroit était toujours aussi glauque: blocs de bétons orangés ornée de grandes fenêtres qui ne s'ouvraient que toutes les saintes glinglin. Mais je ne venais pas pour le décor sinon je pense que je serais devenu fou.

En fait, la raison pour laquelle j'adorais venir en cours se trouvait adossés à notre casier. Grand, les cheveux roux, des yeux noisettes rieurs, Nathan était magnifique et j'en eu encore le souffle coupé.

_ Bonjour, me dit-il en souriant.

_ Salut, lui répondis-je en le lui rendant tout en réfrénant une envie irrésistible de l'embrasser.

Lui et moi sortions ensemble depuis maintenant cinq mois après un début de relation difficile basé sur un stupide quiproquo. Heureusement, nous avions rapidement résolus le problème et maintenant, nous filions presque le parfait amour.

Et oui, presque, parce que même au paradis, tout n'était pas parfait.

Premièrement: nous ne pouvions pas nous afficher publiquement ce qui posait parfois problème comme en cet instant précis où je mourrais d'envie de le toucher.

Deuxièmement: sa famille était au courant de notre relation et, étend un peu mitigée sur la question, elle voyait d'un œil méfiant le fait que nous passions autant de temps ensemble (et le fait que nous dormions parfois ensemble). Pas que notre homosexualité les dérangea vraiment.

Troisièmement –et point le plus important: Nous n'avions pas été plus loin que le roulage de pelle.

C'est sur ce dernier point que j'étais le plus frustré; je n'avais qu'une envie, le savoir mien une bonne fois pour toute et au fil du temps qui passait ce désir se faisait plus pressant.

C'est pour cela que, une fois les cours finis, je trainai Nathan chez moi pour prendre le gouter, histoire de profiter au maximum de sa présence avant qu'il ne s'en aille.

Installés à table, mangeant des tartines de Nutella, nous nous dévisagions en chiens de faïence dans un silence lourd et gênant qui embourbait l'air.

Et c'est là qu'intervient le quatrième et dernier point –celui qui me frustrait le plus. Nathan était d'une timidité maladive (en plus d'être roux!). Comprenez-moi, ce n'était pas la première fois que je sortais avec quelqu'un et j'avais déjà eu des relations... charnelles, mais pour lui, j'étais le premier de chez premier. Du coup, je pouvais concevoir qu'il veille prendre son temps -mais il y avait des limites! C'était injuste de sa part de me faire poireauter comme ça, avec mon envie de lui de plus en plus pressante.

C'est pourquoi (et par mesquinerie, peut-être), je balançai la bombe entre nous, poussé par le goût onctueux du Nutella sur ma langue:

_ J'ai envie de toi.

La cuillère qu'il venait de plonger dans le pot se figea à mi-chemin de sa tranche de brioche.

_ Qu... Quoi?!

_ Je veux coucher avec toi, dis-je comme si nous parlions de la pluie et du beau temps.

Je recueillis un peu de la mixture sur le doigt avant de le lécher lentement, consciencieusement, en y mettant le plus de sensualité dans ce geste histoire de bien appuyer mes mots.

Ses yeux suivirent le mouvement, assombris par une lueur de désir et je le vis déglutir.

Cela m'électrisa automatiquement. Je me levai, lui saisit la nuque et l'embrassai à pleine bouche au dessus de la table tout en escaladant cette dernière. Je joignis nos lèvres à en perdre halène, nos langues se mêlant, se croisant, s'aspirant l'une et l'autre dans un ballet érotique qui acheva de m'exciter lorsque le goût du chocolat si mêla. Après tout le cacao est un aphrodisiaque...

Nos visages se séparèrent brièvement, le temps de reprendre nos souffles et de s'observer dans les yeux. Ce baiser était le plus torride que nous ayons échangé jusqu'à ce jour. Je profitai de ce bref répit pour saisir sa main et la plaquer contre mon entrejambe déjà tendue.

_ Tu sens comme je suis dur, chuchotai-je contre son oreille tout en mordillant le lobe, ce qui lui procura un frisson de plaisir.

Je le vis rougir mais ne m'arrêtai pas pour autant ; j'avais trop besoin de son corps.

Je repris ses lèvres dans un nouvel assaut dévorant, engloutissant sa raison –et la mienne- dans un flot de sensation. Lentement, mes mains partirent à la conquête de son corps, effleurant sournoisement tout ses points sensibles. Je recueillis son gémissement dans ma bouche et le bus comme si c'tait le meilleur nectar qu'il exista en ce monde.

Frénétique, je nous fis glisser à terre, moi sur lui, le chevauchant, sentant son érection durcie contre mes fesses et cette sensation me fit croasser mon impatience. Je me soulevai un peu, de manière à attraper le pot de Nutella encore posé sur le meuble, tout en ondulant des hanches contre lui. Le pot bien en main, je me laissai glisser sur lui de façon à pouvoir entreprendre des caresses plus intimes sans gêne.

Par pur provocation, j'ouvris sa braguette avec la bouche. Ses yeux ne me lâchaient pas du regard, s'emplissant petit à petit d'envies inavouables, légèrement vitreux et écarquiller.

Je le goutai, léchant délicatement son gland comme on déguste un bonbon, savourant son gout entêtant. Mais il me manquait quelque chose. Quelque chose de sucré, de doucereux, quelque chose que je tenais à la main.

Je plongeai une cuillère dans le Nutella et répandis de la mixture sur son membre avant de le sucer lentement, laissant la saveur couler dans ma bouche, ma gorge. Lentement, avec application, que je menai au bord du plaisir, le prenant tout entier dans ma cavité humide, appréciant la friandise. Et le gout délicieux du chocolat mélanger au siens provoqua une nouvelle vague d'excitation en moi.

Je me sentais à l'étroit dans mon jean et, une fois que j'eu retiré tout le Nutella de sa verge palpitante, je m'en débarrassai. Nu au dessus de lui, je le laissai m'explorer du regard mais l'empêchai de bouger d'une main sur le torse tandis que mes doigts s'insinuaient dans mon intimité. Le premier me fit gémir un peu, le deuxième m'envoya une vague de frisson délicieux alors que je faisais de lent mouvements de va et viens pour me détendre et le troisième me fit franchement crier de plaisir ce qui dû faire de l'effet à Nathan car je le sentis caresser ma fesse avant qu'il ne m'oblige à retirer ma main et ne la remplace par la sienne. Je poussai un petit soupir de plaisir lorsque ses doigts s'insinuèrent en moi et qu'il entama des mouvements de ciseaux.

Sa préparation fut douce, tendre, presque amoureuse et je ne pus m'empêcher d'onduler des hanches contre lui pour réclamer plus. Comme il ne semblait pas près à répondre à mon envie dévorante, je repoussai sa main et me plaçai au dessus de son sexe tendu. Il me regarda m'empaler sur lui sans bouger, des gouttes de sueur naissant sur son front tandis que je forçais un peu sa pénétration dans mon corps brûlant. Il me laissait mener la danse et j'aimais ça, le plaisir de le savoir en moi, humide, chaud, chassant la douleur.

Lentement, je bougeai les hanches, montant et descendant sur lui, d'abord doucement pour m'habituer à lui, puis plus rapidement, plus frénétiquement. Des sons bestiales commencèrent à nous échapper, des cris de plaisir brut tandis qu'il mêlait son rythme au miens en posant ses mains sur moi, amenant son corps à la rencontre du mien. La valse endiablée de nos corps se fit plus brutale.

Nathan se redressa, s'empara de ma bouche, étouffant les cris de plaisir que je poussais, me noyant de sa passion. Puis ses lèvres désertèrent ma bouche, s'aventurant sur mon corps où elles allèrent titiller mes mamelons. Je dus m'agripper à ses épaules pour ne pas me cambrer trop fort alors que je penchais la tête en arrière. Et je répétai son nom, le murmurant, le criant, le soufflant du bout des lèvres alors qu'il me dévorait des siennes.

Le paroxysme montait, lentement, sournoisement, nous faisant perdre la tête et, enfin, la délivrance. Nous atteignîmes l'orgasme dans un seul cri. Je me répandis entre nous et lui se déversa en moi, me comblant d'amour. L'apothéose était encore meilleur que tout ce que j'avais vécus jusque là et Nathan semblait avoir du mal à s'en remettre.

Nous nous effondrâmes sur le sol, haletant, encore étourdis par les joies de la jouissance. Mon amant me chuchota des mots tendres, des mots d'amour qui n'avait plus rien à voir avec ceux presque obscènes que nous nous étions chuchotés pendant l'acte. Il me serra contre lui, supportant le poids de mon corps sans broncher.

Je finis par me laisser glisser à ses côtés sur le carrelage froid de la cuisine, laissant l'air frais sécher la sueur sur mon corps encore échauffé.

J'aurais dû avoir honte d'avoir fait ça ici. D'avoir osé coucher avec mon mec sans protection. De mettre laisser emporter par mes instincts. Mais je m'en foutais et lui aussi apparemment.

Une fois calmé, Nathan m'aida à me relever et à ramasser nos affaires avant que nous ne montions dans ma chambre pour remettre ça.

Je ne verrais plus jamais le Nutella de la même façon...